entretien & arrosage

Un entretien minime et généralement aussi l’arrosage sont indispensables, surtout en milieu urbain.

ENTRETIEN

La liberté accordée aux plantes, qui font bien mieux que tout ce que nous pourrions prétendre leur faire faire, limite l’entretien, mais ne permet pas de s’en passer.

En quoi consiste – t – il?

  • enlever les plantules d’arbres et d’arbustes (les plus courants à Bruxelles sont les saules marsault, les robiniers faux-acacia, les bouleaux et les buddleias): sauf à avoir la profondeur de substrat nécessaire, au bas mot 1 mètre, les racines de ces derniers risquent, à terme, d’endommager l’étanchéité.
  • réguler l’expansion de certaines plantes qui deviendraient trop abondantes au détriment de la biodiversité et de plantes qui participent à la banalisation de la flore urbaine. Cette intervention comporte une part de subjectivité et, surtout, elle est assez limitée du fait de la diversité floristique mise en place au départ.

Quand la plantation vient d’être terminée, le substrat nu occupe une plus grande superficie que les plantes, ce dernier appelle des plantes pionnières qui colonisent très rapidement les terrains nus, terres de remblais, etc. C’est tout à fait normal, c’est le rôle des pionnières: préparer le terrain pour les suivantes. À ce moment là, on peut décider que certaines de ces plantes ne nous conviennent pas, d’autant plus qu’elles ont un pouvoir de colonisation rapide (notamment les plantes de la famille des pissenlits et des artichauts – astéracées – et graminées), et les enlever. Une fois que les espèces plantées occupent mieux le terrain, ce « problème » ne se pose plus.

  • remplacer certaines plantes qui ont dépéri

À quelle fréquence?

Deux passages par an suffisent pour une végétalisation herbacée sur 15/25 cm de profondeur de substrat. À titre d’exemple, 4 heures d’entretien annuel suffisent pour une toiture verte de 25 mètres carrés. Bien entendu, il s’agit d’une valeur indicative, certaines personnes souhaitant y passer plus de temps que d’autres. L’entretien ne doit pas être vu comme une corvée. Avec les toitures vertes telles qu’elles sont conçues aux étages buissonniers, l’entretien ne comporte pratiquement pas de tâches répétitives et la déambulation sur les toits nous donne l’occasion de faire beaucoup d’observations intéressantes. Après dix années de pratique, je ne fais pas moins de découvertes qu’au début, c’est justement ce qui rend ce travail intéressant et, dans l’ensemble, mes clients y trouvent le même intérêt. 

Que se passe-t-il si je n’ai pas entretenu ma toiture verte pendant 1 an?

Ce n’est pas dramatique: il risque d’y avoir plus de plantules d’arbres et elles auront crû davantage et seront un peu plus difficiles à arracher et donc cela prendra un peu plus de temps que si on l’avait fait avant. Néanmoins, la densité de jeunes arbres qui viennent se ressemer sur les toitures vertes dépend des arbres qui vivent aux alentours, elle est donc très variable d’un endroit à l’autre. L’idée générale qui sous-tend l’entretien d’une toiture végétalisée, comme dans un jardin, est qu’il est plus intéressant et plus efficace de passer plus de temps à observer qu’à faire. Plus on intervient tôt pour sauver une plante, plus on aura de chances d’y parvenir et plus limitée sera l’intervention, qu’il s’agisse de ravageurs (ils sont peu abondants sur les toits) ou d’une plante qui pâtit de la chaleur.

Faut-il étaler un paillage au pied des plantes?

Il est souvent utile, surtout pour les surfaces très exposées au soleil de les pailler sur une faible épaisseur (1 ou 2 cm) afin de diminuer l’évaporation de l’eau contenue dans le substrat. Il finira par se décomposer et favoriser la vie des micro-organismes du substrat et donc celle des plantes. Comment faire? Le plus simple consiste à récupérer les parties sèches de plantes qu’on a enlevées à la toute fin de l’hiver, à les briser en segments moins longs avant des les étaler au sol. Si on a un jardin, ne pas hésiter à récupérer du matériel végétal provenant de ce dernier et vice-versa. La circulation de plantes, de graines, de boutures, etc. entre le jardin et le toit vert est la bienvenue.

 

ARROSAGE

Étant aux premières loges pour mesurer le réchauffement climatique, j’ai dû en dix ans de pratique revoir à la hausse la profondeur minimale de substrat requise pour que la végétalisation soit durable. Il n’est donc plus pensable à l’heure actuelle de créer des toitures vertes sur 10 cm de substrat en plein soleil, compte tenu de la vitesse d’évaporation de l’eau sur cette profondeur dès que les températures dépassent les 30°C au soleil.

Quelle eau?

Il est préférable d’arroser à l’eau de pluie, celle-ci convient mieux aux plantes car elle est dépourvue de chlore ou de calcaire, c’est plus économique et plus écologique. Néanmoins ce n’est pas une condition sine qua non, avec la chaleur une partie du chlore s’évapore.  Tout le monde ne dispose pas d’une citerne d’eau de pluie. Il est parfois possible de récupérer l’eau des toits des voisins, si ceux-ci sont d’accord, dans un réservoir posé sur le toit, si son poids le permet.

Irrigation

Eu égard à ce qui précède, je conseille désormais vivement de placer un système d’irrigation dans le substrat. Une bonne solution, voire la meilleure, dans ce domaine semble être celle des tuyaux microperforés. Ceux-ci se composent de granulés de pneus recyclés pris dans une gangue de polyéthylène. Ce matériau est non polluant pour les eaux et non toxique pour les personnes, et bon marché. Voir aussi au Cahier des charges .