Reprenons le cycle de l’eau introduit à la page d’accueil pour comprendre les avantages présentés ci-dessous.
Considérons la ville à l’échelle de son bassin versant. Ce dernier constitue un château d’eau censé ne relarguer que 30 % du volume d’eau qu’il reçoit, afin de maintenir des précipitations régulières. Il importe, par conséquent, de conserver les 70% restants dans le bassin versant. La modalité la plus efficace est le stockage de l’eau par la végétation dont on a vu qu’elle contribuait à 70% des précipitations par le phénomène d’évapotranspiration par les plantes et les sols. Ce qui ne peut être retenu par la végétation le sera dans des bassins et des citernes qui permettront d’arroser les plantes en période de sécheresse.
Par conséquent, l’arrosage des plantes par temps de sécheresse et de canicule n’est non seulement pas un gaspillage de la ressource en eau, mais il est indispensable au maintien du cycle régulier des précipitations.
À contrario, si les eaux usées urbaines sont directement déversées dans les rivières après épuration, au lieu d’être recyclées pour l’arrosage ou réinfiltrées dans la nappe phréatique, cela, oui, représente un gaspillage énorme.
Revenons à nos toitures jardins pour constater que les divers avantages de ce type de végétalisation agissent en synergie:
La biodiversité rafraîchit l’air ambiant, elle entraîne les précipitations. À son tour l’eau alimente la pompe par évapotranspiration du couvert végétal.
La végétation offre une surface de condensation à l’humidité atmosphérique. Les différences de hauteur du couvert végétal créent des poches de condensation.
La biodiversité requiert une certaine profondeur de substrat, à savoir au moins 20 cm en plein soleil en ville, moins à l’ombre ou en pleine nature. Cette végétation est durable au sens propre et demande très peu d’entretien. Plus le substrat est épais, mieux il retient l’eau, plus il favorise la végétation.
Ces toitures jardins stockent du carbone, et ce d’autant plus que le substrat est profond et la biomasse abondante.
Ces jardins de toit procurent une isolation thermique: celle-ci est proportionnelle à l’épaisseur du substrat et s’applique à la chaleur, à cet égard la teneur en eau du substrat joue un rôle déterminant. L’isolation thermique s’applique aussi au froid, mais moins qu’à la chaleur. Historiquement la fonction première d’une couverture des maisons par de la végétation vivante était d’isoler ces maisons du froid, des vents violents et de la pluie en Islande, Écosse, Irlande…. elle formait un gros manteau allant parfois jusqu’au sol.
Ainsi qu’une isolation acoustique: certains murs anti-bruit des autoroutes sont remplis avec les roches volcaniques contenues dans le substrat.
Ils prolongent la durée de vie de la couverture du toit: les différentes études qui ont comparé les coûts à long terme (en intégrant les coûts de construction et d’entretien sur 40 ans) des toitures uniquement recouvertes d’une étanchéité au bitume et des toitures végétalisées montrent que les toitures vertes ne sont pas plus chères, voire un peu moins chères que les revêtements nus.
Il est intéressant de noter que cette comparaison n’inclut pas les autres avantages techniques des toitures jardins énumérés sur cette page. D’où l’intérêt d’intégrer la toiture végétalisée (coûts/avantages) en amont de la conception, plutôt que de se dire « on conçoit le bâtiment sans la prévoir et on verra à la fin s’il reste un budget pour la toiture verte ». Cela revient plus cher de l’ajouter par la suite.
Ils augmentent la valeur immobilière du bâtiment.
Permettent d’installer un espace récréatif sur le toit d’un immeuble de bureaux, de logements, commercial, d’une collectivité ou autre.
Se prêtent à une multiplicité de projets: s’intègrent dans une terrasse, recouvrent le toit d’un escalier, se combinent avec une serre, etc.
Synergie avec les panneaux solaires: la végétation protège ces derniers d’une baisse de rendement en cas de surchauffe (gain de l’ordre de 3% par an); l’ombre des panneaux solaires est bénéfique aux plantes et permet de les diversifier.